Parfois, on a le sentiment d’être paumé. Souvent, même…
Hier encore on allait bien, on avait réglé des choses, affronté nos démons et pris les bonnes décisions. Et nous voilà aujourd’hui, le cœur en vrac, l’esprit embrouillé avec le sentiment que le monde entier fait mieux, comprend mieux. On se sent inadapté… et l’on se vexe. On se sent vexé de soi. On se dit que tout ceci ne devrait pas arriver, qu'on a quelque chose qui cloche. Et franchement, pourquoi ces vagues permanentes ?
La réalité est que nous ne sommes pas seuls.
Plus j’observe autour de moi, plus je me rends compte de nos luttes internes.
Les seules personnes sans failles et pleinement équilibrées que je côtoie sont celles que je ne connais pas vraiment !
« Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière » comme dirait l’autre. Cette phrase tatouée telle une bannière sur le bras et la jambe d’une de mes amies les plus chères est pleine de justesse.
Nous sommes tous des boiteux, des moutons noirs, des intermittents du contentement, des super héros et des gladiateurs du quotidien. Certains vont lutter pour atteindre leurs rêves, certains se battront pour garder ce qu’ils ont construit et protéger leur meute.
Que nous cherchions la sérénité, l’aventure, les sensations fortes ou les contrastes, nous sommes tous des assoiffés du « mieux », de « l’ailleurs ».
Et chaque expérience amène son lot de luttes internes.
C’est dur. C’est parfois navrant. Mais c’est aussi très beau...
Si nous en sommes tous là, fissurés, indécis, sur le fil, n’y a-t-il pas une poésie à saisir ?
N’y a-t-il pas une folie douce à essayer malgré tout ?
Nous sommes en quête. Et cette quête est magnifique. Que nous soyons bousculés dans nos certitudes, hors de nos zones de confort ou tétanisés en haut de la falaise, nous sommes surtout la somme de nos incertitudes, nos espoirs, nos rêves et nos contradictions.
Je le répète à tous mes élèves d’art dramatique et aux comédiens que je dirige : le moche, le raté fait partie intégrante de la création artistique. Sans raté, il n’y a pas de risque. Sans risque, il n’y a pas d’art.
Chacun à notre manière, devenons des œuvres d’art. Fragiles, dérangés, maladroits, incertains, fous, audacieux, émouvants, sensibles et surtout ayons du panache !
Acceptons les vagues et laissons-nous balloter par l’incertain.
Soyons des gloutons du rire et des bonnes ondes.
Acharnons-nous à la tendresse et à l’espoir malgré tout !
Devenons des expert*s *en solidarité.
Bien sûr que la destination compte, mais c’est la beauté du chemin dont on se souvient.
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